L'employee advocacy au secours de la marque employeur
L'employee advocacy fait émerger les collaborateurs recruteurs
J’ai coutume de dire que les collaborateurs sont les meilleurs recruteurs.
Ce n'est pas une simple boutade, mais une observation de la réalité au sein de nombreuses entreprises. Les collaborateurs ambassadeurs, engagés dans une démarche d’employee advocacy spontanée ou encadrée, ont pris une nouvelle forme de pouvoir en se transformant en micro-influenceurs internes. Ils diffusent sur leurs réseaux sociaux des messages dont les candidats sont friands.
Regardons quelques chiffres :
79 % des candidats utilisent les réseaux sociaux dans leur recherche d’emploi (Glassdoor) ;
Un message publié par un salarié est perçu comme 82 % plus crédible que s’il était publié par la marque (Sociallymap) ;
Selon LinkedIn, les entreprises dont les employés sont engagés sur les réseaux sociaux ont 58 % plus de chances d'attirer les meilleurs talents et 20 % plus de chances de les retenir (LinkedIn).
Pourquoi les candidats font-ils davantage confiance aux employés qu’à la communication corporate ?
Je pourrais lâcher le mot « authenticité », ce qui ne serait pas faux, mais un peu galvaudé. Pour dire les choses de façon imagée, la communication corporate, c'est parfois comme une carte postale retouchée. Les employés ambassadeurs, eux, sont les photographes de l'instant, capturant la réalité sans filtre Instagram.
On pourrait dire aussi que plutôt que d'écouter une symphonie d’entreprise lénifiante, les candidats préfèrent le riff sans fard des employés. C'est du rock'n'roll, pas de la musique d'ascenseur.
Les collaborateurs ont pris les rênes du recrutement.
Les entreprises regardent se tisser sur les réseaux sociaux une toile dynamique de connexions professionnelles, diffusant un bouche-à-oreille qui ne polit ni ne censure la réalité et transcende les méthodes conventionnelles de recrutement.
La communication corporate, c'est parfois comme une carte postale retouchée. Les employés ambassadeurs, eux, sont les photographes de l'instant, capturant la réalité sans filtre Instagram.
Les affinités qui se créent entre les contenus des employés et les viviers de talents se transforment en connexions structurelles formant un canal de recrutement privilégié.
Les bénéfices financiers sont tangibles. Des études récentes indiquent que les entreprises intégrant une stratégie d'employee advocacy observent jusqu'à 40 % de candidats qualifiés en plus et une réduction pouvant aller jusqu’à 50 % du coût des recrutements.
En somme, le social recruiting alimenté par l'employee advocacy se présente désormais comme un vecteur essentiel pour les entreprises cherchant à maximiser l'efficacité de leurs recrutements tout en minimisant les coûts associés.
Le phénomène est amplifié par la pénurie de talents qui sévit sur le marché et touche certains secteurs plus que d’autres, comme celui des entreprises de services numériques (ESN) qui peinent à recruter. Selon l’Institut Montaigne, ce sont 85.000 emplois autour des métiers «cœur» du numérique qui sont aujourd’hui non pourvus. On voit de plus en plus de ces ESN faire appel à leurs collaborateurs pour aider à recruter, dans la durée ou au travers de campagnes ponctuelles.
En somme, le social recruiting alimenté par l'employee advocacy se présente désormais comme un vecteur essentiel pour les entreprises cherchant à maximiser l'efficacité de leurs recrutements tout en minimisant les coûts associés.
Alors, assisterions-nous à l’extinction inévitable des Ressources Humaines, ou tout du moins à leur relégation à un rôle subalterne de simple gestion administrative du personnel ?
Les collaborateurs ambassadeurs, ces nouvelles rockstars des open spaces, sont-ils en train de disrupter les RH, voire d’en sonner le glas ?
Sur fond de réseaux sociaux, RH et collaborateurs n’ont d’autre choix que d’être partenaires-recruteurs autour de la marque employeur.
Les RH sont-elles comme un Titanic fonçant droit sur l’iceberg du social recruiting ?!
Peut-on encore penser que l’avenir n’est pas à la relégation des RH au statut de fossile corporatif, dépassé par la force disruptive des employés qui inspirent sur le terrain de l’entreprise et expirent sur les réseaux sociaux ?
Sur le plan stratégique, la fonction RH a pour mission de hisser le capital humain à un niveau d’excellence permettant de distinguer l’entreprise de la concurrence, tout en répondant aux aspirations émergentes des collaborateurs et en nourrissant une culture résiliente et tournée vers un avenir responsable. Au passage, le recrutement n’est donc, bien sûr, qu’une partie de la tâche des RH.
Cette mission stratégique doit rester, elle est nécessaire et noble. Mais la façon de la remplir doit changer.
Les RH savent se transformer. De nouvelles pratiques sont apparues telle que le recrutement collaboratif. La formation s’est transformée avec le e-learning immersif et boosté à l’IA pour recommander des parcours sur mesure.
Les RH, autrefois chefs d'orchestre uniques, trouvent désormais des alliés puissants en ces ambassadeurs, créant une synergie inédite où l'expertise humaine et la promotion authentique se rencontrent pour attirer les talents de manière plus efficace, innovante et moins coûteuse.
Aujourd’hui, les collaborateurs ambassadeurs sont devenus des partenaires incontournables des RH dans l'arène du recrutement. Leur influence directe sur les réseaux sociaux les a transformés en catalyseurs essentiels, redéfinissant ainsi l'équation traditionnelle du pouvoir au sein du processus de recrutement. Les RH, autrefois les chefs d'orchestre uniques, trouvent désormais des alliés puissants en ces ambassadeurs, créant une synergie inédite où l'expertise humaine et la promotion authentique se rencontrent pour attirer les talents de manière plus efficace, innovante et moins coûteuse.
C’est au prix de cette transformation culturelle profonde que le Titanic-RH évitera l’iceberg.
Note : article initialement paru dans le guide Digimind "Tendances 2024 marketing digital et social media".
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